L’allaitement, cette aventure magique, lactée, unique et… parfois semée d’embûches. Attention petit disclaimer : non, tout n’est pas tout rose lorsqu’on allaite. Surtout lorsqu’on a pas été sensibilisée aux petits gestes qui peuvent nous aider à le mettre en place dans de bonnes conditions. Evidemment chaque allaitement est unique – comme chaque femme, chaque grossesse, chaque enfant. Mais après en avoir beaucoup discuté avec d’autres mamans, et après avoir moi-même allaité 6 mois Matys et 11 mois Noam, voici mes petits conseils.
La mise en place de l’allaitement à la maternité
Vous vous êtes peut-être renseigné sur le sujet, ou peut-être pas. Alors hop, rattrapage express des indispensables pour partir sur de bonnes bases !
1) La tétée d’accueil
L’une des meilleure façon d’accueillir son bébé, après sa venue au monde, même si évidemment sein ou biberon, il sera de toute façon nourri d’amour. La tétée d’accueil, elle est primordiale pour mettre en place votre lactation. En têtant, bébé va stimuler naturellement la production de lait. C’est ce qui va favoriser la montée de lait, qui suivra 48 à 72h plus tard. Et d’un point de vue nutritif, elle permet à bébé de bénéficier de tous les bienfaits du colostrum – à distinguer du lait mature, qu’on produit après la montée de lait. En vrac, on peut citer :
- Riche en protéines et sels minéraux
- Riche en anti-corps et vitamines A, E et K
- Facilite la mise en place du transit,
- Facilite la régulation de la glycémie
- Propriétés laxatives favorisant l’évacuation du méconium,
Bref, la liste exhaustive est longue, est si ça vous intéresse un super article de La Leache League présente toutes les qualités du colostrum.
Évidemment, cette tétée d’accueil est plus ou moins facile à mettre en place selon les situations. État de fatigue après l’accouchement, complications post-natales du côté du bébé ou de la mère, césarienne… Mais ça reste une étape essentielle pour poser les bases d’un allaitement.
Ce qu’on ne nous dit pas toujours….
Après l’accouchement, l’utérus se contracte pour évacuer le sang et retrouver sa taille initiale. C’est sont les “tranchées”. Lorsque bébé tête, l’utérus se contracte également. Dans les 48-72h après l’accouchement, ce n’est pas la sensation la plus agréable qui soit. Je me souviens avoir serré un peu les dents. Mais c’est un phénomène normal, naturel, qui passe rapidement. D’ailleurs l’utérus d’une femme qui allaite se remet en place plus rapidement que l’utérus d’une femme qui n’a pas choisi d’allaiter.
Ah, et petit rappel : il est parfaitement possible de donner uniquement le colostrum à votre bébé. Le choix vous appartient, écoutez-vous !
2) Dans ma valise, il y a …
Il y a des objets en tête de liste lorsqu’on prépare notre valise pour la maternité. Et puis il y en a d’autres qu’on oublie, parce qu’on était pas au courant qu’ils allaient se révéler d’une aide précieuse, parfois.
Alors hop, parmi ces objets précieux en matière d’allaitement, il y a selon moi :
Le soutien-gorge d’allaitement
L’indispensable numéro un à mes yeux. On peut déclipser le devant durant la tétée en un clin d’oeil. J’ai opté pour ceux de chez H&M, j’en ai 4 et ça suffit pour bien tourner 🙂
La crème lanoline
Elle est idéale pour hydrater la peau de maman comme celle de bébé, et parfaite pour les mamelons douloureux et sensibles en début d’allaitement !
Les coussinets d’allaitement (lavables)
Plus écologiques et économiques que la version jetable et tout aussi pratique (voir plus), j’ai réutilisé ceux que j’avais acheté après la naissance de Matys ! C’est bien d’en avoir 4 paires, je trouve, mais ils sèchent super vite.
Les coquillages d’allaitement
Oui oui, des coquillages comme ceux qu’on trouve en bord de mer. D’une efficacité redoutable pour soulager les crevasses, irritations, douleurs, sensibilités, liées à la mise en route de l’allaitement ! Et ceux de Babyshell sont Made in France 😉
Le coussin d’allaitement
Pratique durant la grossesse pour reposer son (énorme) ventre et dormir correctement, à la maternité pour caler son dos et ses bras (oui, en mode baleine échouée sur son lit) et durant les tétées pour que bébé soit installé confortablement (et durant les tétées nocturnes c’est assez agréable, cet effet moelleux!).
Petit disclaimer : je n’ai pas du tout le modèle en photo. Le mien, c’est comme un grand traversin courbé, sans possibilité de caler bébé avec ce mode transat. Là encore, j’ai réutilisé le coussin d’allaitement acheté durant ma première grossesse. Mais pour un premier achat, cette version évolutive de chez Candide (toujours Made In France) à l’air géniale et pourra être utilisée durant plus d’un an, entre la grossesse et les premiers mois de bébé 🙂
Et les précieux conseils à avoir en tête durant ton séjour à la maternité…
1) Allaitement et position de bébé
Pour que le début de votre allaitement se passe bien, la position de bébé compte énormément. Et la prise en bouche également : il faut que sa bouche soit grande ouverte, les lèvres “ourlées” sur quasiment toute l’aréole. J’aurais dû mal à le décrire aussi bien que cet article, si ça vous intérésse 🙂
Il faut également que le ventre de votre bébé soit contre le vôtre : il existe plusieurs position lors des tétées. La position “classique” de la madone (ou madone inversée), le ballon de rugby, la position à califourchon quand bébé grandit ou le Biological Nurturing… prenez le temps de vous renseignez sur le sujet, vous trouverez rapidement la position qui vous convient le mieux !
2) Demander de l’aide
Vous venez d’accoucher, votre corps a été éprouvé : n’hésitez pas à demander de l’aide. Personnellement, je n’hésitais pas à demander aux auxiliaires de rapprocher le berceau de Noam de mon lit, afin que je n’ai pas à me lever pour pouvoir le prendre. Mais ça vaut aussi pour plein d’autres choses.
Si vous avez besoin d’être soutenue tout au long de votre allaitement, vous pouvez contacter une Marraine d’allaitement qui saura vous épauler. Si vous avez des questions spécifiques, personne ne sera plus expérimentée pour vous répondre qu’une consultante IBCLC.
Et puis, plus globalement à la maison : le papa peut naturellement mettre la main à la pâte (on est très team “passage de relai” chez nous, on alternait et durant les premiers mois ça nous a beaucoup aidé côté fatigue), vos amies ou votre famille pourront peut-être vous apporter quelques plats cuisinés ou emmener vos aînés au parc durant une heure pendant la sieste de bébé, il existe des aides à domicile…
3) L’allaitement et la gestion du regard des autres
Je pose ça là parce que, lors de mon premier allaitement avec Matys, j’éprouvais encore un certain tabou quand il s’agissait d’allaiter en présence d’autres personnes au début. Déjà, parce qu’à mes yeux c’était un moment très intime, un tête à tête. Ensuite parce que j’avais 16 ans et que je n’avais jamais spécialement vu une femme allaiter. Bref, gérer le regard des autres ce n’est pas toujours évident. Si vous avez quelques appréhensions lorsqu’il s’agit d’allaiter en public, ou l’envie de le faire en privé, n’hésitez pas à le verbaliser. Lorsqu’on allaite à la demande, ce n’est pas évident d’anticiper quand est-ce que bébé va têter. Heureusement il existe une façon simple d’allaiter “discrètement” si on en ressent le besoin, avec des hauts spécifiquement imaginés pour ça.
On peut citer entre autre les marque You & Milk, Boobs Design, Tajine Banane, Frenchmuses…
4) S’écouter et se faire confiance
Allaiter, c’est un travail d’équipe : entre vous et votre bébé, d’abord, mais aussi entre vous et votre compagnon. C’est essentiel de se sentir soutenue, vraiment.
Evidemment, durant les premiers jours, c’est tout nouveau. On découvre des sensations et parfois des douleurs jusqu’alors méconnues. Ne vous mettez pas la pression, petit à petit tout deviendra de plus en plus instinctif et naturel. Et surtout, verbalisez. Il y a des allaitements qui se passent sans accro (pas de crevasse, pas d’engorgement…). Il y en a d’autres pour lesquels c’est un peu plus compliqué. Mais lorsqu’on verbalise et qu’on parle de nos problèmes, c’est de suite plus rapide et plus simple de trouver une solution, sincèrement.
Faites vous confiance. Sauf pathologie, toute les femmes peuvent allaiter. Et votre lait sera toujours le plus adapté aux besoins de bébé. Lorsqu’on nous dit “tu manques de lait” “ton lait ne le nourrit pas assez” “donne lui un complément de lait infantile pour le caler” : c’est faux.
Et n’oubliez pas que vous faites de votre mieux. Que vous allaitiez 3 jours afin que bébé reçoive votre colostrum, 3 semaines, 3 mois ou 3 ans, ou bien que vous tire-allaitiez exclusivement, vous nourrissez votre bébé d’amour. Et c’est l’essentiel.
Voilà, voilà, c’était ma modeste contribution destinée aux mamans qui souhaitent quelques conseils pour bien démarrer leur allaitement ! Et dans un prochain article, on parlera des indispensables à avoir à la maison, lorsqu’on souhaite allaiter à court, moyen ou long terme 😉
