Vous l’avez peut-être suivi sur Instagram, de janvier 2021 à janvier 2022 j’ai suivi une formation afin de devenir Accompagnante Périnatale. Un projet passionnant, mais aussi challengeant : la formation se déroulait à Bordeaux, en présentiel. À 8 reprises, j’ai donc pris le train et posé mes valises à 600km de Noam 5 jours d’affilée. Avec à chaque fois, la même incertitude quant à la poursuite de notre allaitement. La bonne nouvelle ? Ma lactation a tenu ! Et avec le recul, j’ai eu envie de poser ici mon ressenti par rapport à la reprise du travail, aux déplacements et au tire-allaitement.
S’organiser pour mettre en place un tire-allaitement
J’ai déjà détaillé mon organisation suite à ma reprise du travail, juste ici. J’y parle notamment de mon équipement, de la congélation, du rythme… à l’époque, Noam avait 6 mois. Ma lactation était encore fortement influencée par les hormones. Concrètement : j’avais des montées de lait et une sensation de trop-pleins sans que Noam n’ait tété. Mais au fil des mois, les seins redeviennent souples et on perd cette sensation de “seins gorgés de lait”. Premier réflexe : ai-je encore assez de lait ? Spoiler : oui ! La lactation s’adapte à la demande. Plus bébé tête, plus le sein se vidange, plus il se remplit à nouveau pour répondre aux besoins du bébé. Mais les hormones entrent peu à peu de moins en moins en jeu. La lactation devient “autocrine” (ou “automatique”) : bébé tête puis la montée de lait arrive. Processus inversé, si on schématise donc. Dans mon cas, suite à cette transition il y a eu un impact sur le tire-allaitement que j’avais mis en place lorsque j’étais au travail : avant, mon tire lait manuel suffisait largement. Désormais, mes tirages sont beaucoup plus efficaces avec un tire lait électrique. Forcément, ça mérite un petit update sur le matériel et les points qui m’ont posé problème au cas où vous-mêmes vous feriez face à cette transition ! 🙂
Evidemment, cette article porte sur mon retour d’expérience et est très subjectif. Certaines mamans poursuivent le tirage manuel, d’autres pratiquent l’expression manuelle… à chacune d’adapter selon ses envies, besoins et contraintes.
Tire-allaitement : tire-lait avec simple ou double pompage
Quand je me suis penchée sur la thématique des tire-laits électriques, un premier choix s’est imposé : double ou simple pompage ? À vous de trancher selon votre budget et le temps dont vous disposez pour tirer votre lait :
- Avec le double pompage, on peut tirer son lait sur les deux seins en même temps, pratique pour gagner du temps. Par contre, côté discrétion ce n’est pas forcément le plus facile.
- Avec le simple pompage, on tire sur un sein puis le deuxième. Kit main libre : une main est dispo pour faire autre chose, c’est plus discret et moins encombrant pour se déplacer, mais on multiplie le temps de tirage par deux.
Certaines mamans utilisent la technique de la compression manuelle pour faire couleur le lait plus vite (entre deux réunions #lesparentssavent).
À titre personnel, je n’ai eu que des tire-laits simple pompage 1) parce que côté timing ça me convient très bien 2) il m’arrivait parfois de tirer en même temps que Noam tétait, il stimulait donc l’expression du lait en parallèle du tire-lait. On peut aussi utiliser un recueil lait en parallèle 🙂
J’avais un autre besoin : que le lavage de la téterelle (partie transparente en contact avec le sein) soit simple rapide. Des différents modèles essayés, avec Matys, avec Noam ou en location, c’est le Medela Solo qui matche le mieux côté lavage express !
Tire-allaitement : sur batterie ou sur secteur ?
Deuxième point qui a posé question ici : un tire-lait sur secteur (qu’on utilise forcément branché) ou sur batterie ? Pour Matys, j’avais un tire lait Medela Swing, en 2012, qui mêlait les deux : prise secteur + piles rechargeables. Mon problème : les piles se déchargeaient parfois vite et le tire-lait s’arrêtait en plein tirage alors que je n’avais pas de prise secteur sous la main.
Ce coup-ci, mon tire-lait combine une batterie rechargeable (pas de pile donc) avec une prise USB-C pour la recharge (je le recharge parfois sur mon PC, pratique héhé). Je peux l’utiliser avec ou sans le câble. Avant, je tirais de façon intensive, matin, midi, après-midi, soir .. Quand je suis en déplacement, je tire désormais mon lait 2 fois par jour (matin et soir, et ça me convient, adaptez la encore selon vos besoins) : le tire-lait tient environ trois jours sur batterie, avec ce rythme-là.
La discrétion était un point important à mes yeux – mais ça varie d’une personne à l’autre. Je garde en tête le souvenir d’un tire-lait de location qui faisait un bruit colossal, ce n’était pas très agréable. Aujourd’hui, le pompage fait à peine penser à un ronronnement, j’apprécie héhé.
On trouve désormais des tire-laits qui imitent le cycle de stimulation du bébé, en deux phases :
- Durant la première phase, bébé va têter de façon très brève, pour stimuler la montée et l’expression du lait
- Puis après quelques minutes, les sucions sont plus amples, bébé se nourrit concrètement parlant (plus d’infos ici).
Zoom sur les téterelles !
Aaah… les téterelles! C’est un peu mon cheval de bataille : entre leur confort et leur taille, il y a de quoi s’occuper 😉
- Le confort : avoir une téterelle confortable, c’est selon moi nécessaire pour pouvoir mettre en place un tire allaitement serein. Et pour jouer sur le confort, la taille de la téterelle a son importance…
- La taille de la téterelle : un petit mémo juste ici pour vous permettre de trouver la bonne taille. Avec Matys, j’avais un souci de téterelle trop grande… du coup efficacité discutable à chaque tirage ! Pour Noam, j’ai pris d’emblée la taille de téterelle inférieure à celle “classique” héhé.
Last but not least …
Faites vous confiance, vraiment. Si vous souhaitez poursuivre l’allaitement à la fin de votre congé maternité, gardez en tête le fait que 1) c’est un droit qui n’a pas à être justifié (votre corps, vos choix, toussa) 2) votre lactation est en route depuis plusieurs semaines, et en remplaçant les tétées en journée par des tirages au bureau, elle continuera d’être stimulée.
Et évidemment, si vous sentez que le rythme d’un tire-allaitement est trop pesant, la fatigue trop grande .. prenez le temps de vous poser quelques minutes pour identifier ce dont vous avez vraiment envie. Il ne s’agit pas de se forcer… mais de faire des choix en conscience. Une tétée d’accueil, le colostrum des premiers jours, le lait mature des semaines suivantes… ce sont déjà de sublimes cadeaux que vous faites à vos bébés, mais au-delà du lait maternel, il se nourrit aussi (et surtout ?) de votre amour ! 🙂