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Les émotions et Pipouette : notre expérience avec Noam

emotions pipouette

Noam n’a jamais été très “doudou” jusqu’à ses 14 mois. Peut-être parce qu’il était allaité et trouvait du réconfort autrement, peut-être simplement parce qu’il n’en ressentait pas le besoin. Son grand frère, Matys, à l’inverse à toujours eu un doudou favori, qu’il emmenait partout et avec lequel il jouait : aujourd’hui encore, il y est très attaché. C’était précieux pour nous, lorsque Matys était à fond dans le mimétisme : « oh regarde, Doudou mange… oh Doudou va sur le pot !». Pour Noam, le manque d’un doudou auquel il s’attache et qu’il utilise pour communiquer s’est fait particulièrement sentir à ses 18 mois, quand les tempêtes émotionnelles le submergeaient de plus en plus régulièrement. J’étais désemparée. Alors je suis partie en quête d’outils qui pourraient nous aider, quand ses émotions débordent. Et j’ai découvert Pipouette : bien plus qu’un doudou, c’est un véritable compagnon des émotions et de jeu, un allié au quotidien !

Pipouette, qu’est-ce que c’est ?

Pipouette prend la forme d’un lapin en tissu, certifié GOTS et encres Okeo-Tex. Elle mesure environ 45 cm. Sa tête présente une particularité : on peut venir scratcher dessus différents visages. L’objectif : aider les enfants à exprimer leurs émotions à travers Pipouette, dès leur plus jeune âge.

C’est quelque chose qui m’a frappé lorsque j’ai commencé ma formation d’accompagnante périnatale : on me demandait “comment tu te sens ?” et je répondais de façon analytique “oh, je pense que ça c’est bien passé…”. Les formatrices reformulaient : “Non, comment tu te sens là, dans ton coeur ?”. Et bam, le choc. Comment je me sentais ? Je devais prendre quelques secondes pour me pencher sur les émotions qui me traversaient et les identifier puis à les nommer. Au début, seules les émotions de base me venaient en tête. Et petit à petit, j’ai pris le temps d’en nommer d’autres. Ce n’était pas inné. Et je me suis dit, si moi, adulte, je n’arrive pas à me poser et à prendre le temps de nommer mes émotions, comment transmettre tout ça à mes enfants ?

La créatrice de Pipouette, Nathalie, maman également, a aussi été confrontée aux émotions parfois débordantes de ses enfants. Et c’est pour eux – et pour les parents – qu’elle a eu l’idée de fabriquer ce compagnon d’émotions.

Concrètement, la base de Pipouette est constituée d’un lapin en tissu tout lisse et doux, sur lequel on peut scratcher jusqu’à 13 visages différents. Parmi les émotions dépeintes par ces visages, on a :

  • Joie
  • Colère
  • Tristesse
  • Peur
  • Surprise
  • Dodo apaisé
  • Fatigue
  • L’amour
  • Dégoût
  • Timidité
  • Fierté
  • Jalousie
  • Bonheur

Il y a aussi le dressing de Pipouette : on peut venir le compléter, au rythme des saisons.

Les émotions et Pipouette : comment Noam l’utilise-t-il au quotidien ?

On a très vite constaté que Pipouette pouvait accompagner Noam de différentes façons.

1/ Accompagner les émotions à travers Pipouette

C’était notre objectif numéro 1, donc forcément c’est ce vers quoi on s’est tournés en premier ! Avec Pipouette et ses différents visages, on accompagne les émotions à travers plusieurs jeux :

  • On nomme les différentes émotions de base en lui présentant le visage correspondant
  • On associe les différentes émotions de base aux dessins présents sur la petite affiche offerte pour l’achat d’une Pipouette,
  • Quand une émotion déborde, on utilise Pipouette quelques minutes plus tard en mettant le visage de la tristesse ou de la colère.
  • On verbalise les émotions et les ressentis chacun notre tour, avec Pipouette : “Maman se sent… fatiguée. Et Papa ?”

Par la suite, on proposera des petites sessions de memory à Noam. Par exemple avec l’affiche, il pourra piocher lui-même l’un des visages de Pipouette et l’associer à ceux de l’affiche. On les abordera aussi sous l’angle sensoriel en proposant à Noam d’identifier comment il se sent et quelles sensations accompagnent chaque émotions, pour l’aider à les apprivoiser. On pourra également mimer des émotions à travers Pipouette : bras croisés en posture “fermée” pour la colère, bras en l’air pour la joie, mains devant le visage pour la peur… Enfin, si Noam en ressent le besoin, il pourra exprimer toutes les émotions qui le traversent à travers Pipouette, par-lui même.

Bref, vous l’aurez compris, Pipouette offre des possibilités multiples : bien plus qu’un doudou ou qu’un compagnon de jeu, c’est une ressource pédagogique vraiment précieuse.

2/ Signer les émotions avec Pipouette

J’en ai déjà beaucoup parlé sur instagram : nous utilisons la Langue des Signes bébé pour aider Noam à communiquer. Nous avons commencé à introduire les signes lorsque Noam avait 3 mois, avec des basiques : encore, finit, changer la couche… Et c’est à 8/9 mois que Noam a reproduit son premier signe. Depuis ses 14/15 mois, on constate qu’il acquiert de nouveaux signes à toute allure : le bain, merci, s’il-te-plaît… Mais il y a une typologie de signes qu’on avait beaucoup de mal à introduire : ceux dédiés aux émotions. Notamment aux émotions de base : la joie, la colère, la tristesse.

Lorsque Noam est submergé par ses émotions et qu’il travers une tempête émotionnelle, en général il s’allonge au sol, tête dans les bras. Il se ferme à toute communication : si j’essaye de le câliner, de le bisouiller, il n’est pas du tout réceptif et il me tape. Pour lui comme pour nous, on adopte une autre approche. On reste à ses côtés, on lui parle doucement, le temps que le calme revienne. Du coup, vous comprenez bien qu’il était inutile, dans notre cas, de signer “oooh tu te sens en colère” face à Noam lorsqu’il était en pleine tempête émotionnelle.

Par contre, nous avons utilisé Pipouette pour nommer et signer ces émotions en amont, en lui présentant plusieurs jours de suite les visages correspondants.

Il a très vite acquis ces deux nouveaux signes. Par exemple au début des vacances, Matys a passé 24 heures chez ses grands-parents. Il était très triste, complètement déshabitué au fait de dormir chez eux pour la première fois depuis le COVID… Et il nous a appelé en pleurs. Noam a écouté toute la conversation avec de grands yeux. Quand on a raccroché, j’ai expliqué à Noam que son grand frère se sentait triste. Noam a signé le signe “pleurer” et mis de lui-même le visage de la tristesse à Pipouette, qui était à côté de nous à ce moment-là.

3/ Un support pour nous imiter

Noam est beaucoup dans le mimétisme et chaque week-end, il utilise aussi très souvent Pipouette pour nous imiter. Il la place dans sa petite poussette, dans son couffin, lui donne à manger lorsqu’il joue à la dinette… C’est vraiment adorable à observer. Il n’a pas de poupée, mais finalement il n’en a pas besoin : il utilise Pipouette comme on utilise un poupon !

D’ailleurs, nous avons pris le pack “Au dodo Pipouette” qui inclut le pyjama de Pipouette. Noam ne l’utilise pas encore, mais je me suis dit que c’était chouette pour lui de pouvoir apprendre à habiller lui-même Pipouette au rythme des saisons et de la journée !

4/ Pipouette et la routine du soir

Nous avons instauré une routine du soir à l’hiver 2021, quand Noam avait environ 14 mois. J’en parle notamment ici. Depuis, j’ai été amenée à me rendre toutes les trois semaines à Bordeaux pour ma formation d’Accompagnante Périnatale. Je m’absentais donc 5 jours de suite. Et on a bien senti sur les dernières semaines que Noam commençait à avoir du mal à accepter ces séparations, même si le Papa gérait à merveille. Depuis Juin, Noam ne veut que moi pour s’endormir. Je m’adapte, du coup. On garde la même routine, mais au lieu de se relayer, je gère chaque endormissement, en général en 15 minutes.

Juste avant de faire téter Noam, je lui dit généralement : ” Pipouette aussi va dormir ?”. Il attrape le petit sac qui contient les émotions fondamentales de Pipouette et en sort le visage du dodo. Ensuite, il le scratche sur Pipouette, lui fait un câlin et la glisse dans son lit. Un repère supplémentaire pour l’aider à appréhender ce moment de la journée !

Notre avis sur Pipouette ?

Je ne pensais vraiment pas que Noam adhèrerait aussi vite au concept de Pipouette. Selon moi, c’est une ressource précieuse, aux fonctions multiples. Vous l’aurez compris, Noam l’utilise de différentes façons. C’est captivant à observer : ce n’est pas juste une peluche, une poupée, un jeu. C’est un peu de tout ça et bien plus encore. Elle vient compléter à merveille d’autres outils : les signes, livres, le yoga… J’ai vu une véritable différence entre l’avant et l’après, au fil du mois qui s’est écoulé : avec Pipouette, on traverse les tempêtes émotionnelles de Noam plus sereinement. Et je pense que si elle a été aussi bien adoptée par Noam, c’est justement parce qu’elle est interactive et permet aux enfants de manipuler pour s’exprimer.

Pour en avoir discuté avec plusieurs mamans sur les réseaux sociaux, je sais à quel point on peut se sentir désemparée et épuisée quand les émotions débordent à répétition. Depuis que Pipouette est à la maison, je me sens personnellement moins démunie. J’ai pris du recul : ses émotions sont légitimes. Il n’est pas souhaitable de les censurer. Elles sont là, elles existent, mais surtout elles sont de passage. Pipouette se place selon moi dans une démarche qui vise à aider aussi le parent, en lui proposant de se mettre à la hauteur de son enfant. Quand on l’utilise, c’est un pur moment d’échange et de partage.

C’est un cadeau de naissance ou d’anniversaire plein de sens, qui présente aussi un aspect durable. On ne peut pas introduire d’emblée toutes les émotions : certaines ne seront verbalisées que vers 4 voir 5 ans. Je ne peux évidemment pas prédire si votre enfant y adhèrera ou pas. Mais je pense qu’il est important de savoir que de tels outils pédagogiques, multi-usages, existent 🙂

3 commentaires

  1. […] vous intéresse, vous pouvez retrouver juste ici la façon dont Noam s’est approprié sa Pipouette, un compagnon des émotions et de jeux […]

  2. […] D’ailleurs, si la thématique des émotions vous intéresse, je vous parle ici de Pipouette, le compagnon des émotions de […]

  3. […] vous en parlais ici : Pipouette, c’est bien plus qu’une peluche. C’est aussi une véritable pépite […]

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